Dieu ! Est-ce l’églogue fomente l’espoir ?
Est-ce l’idylle chantonne le sens des soirs ?
Partout les brouillards voilent la beauté sauvage,
Et le monstre créé par la mort tour à tour
Neutralise l’’héroïsme collé au jour,
Pour étreindre les liaisons celées, s’engage.
Père ! Ruche de sang, poème jumelé,
Messager du frisson, et silence parlé,
Tu m’as rayonné par ta fibre paternelle :
Repos miraculeux d’un amour calme et doux,
Charmant notre mystère comme deux époux
Diffusant l’éclat de cette torche éternelle.
Père ! Est-ce un salut tenu après ta mort ?
Ou est-ce misère errante sur ton froid corps ?
Unique raison pour garder cette espérance,
Méchante saison de chose étouffant le cœur,
Tandis que l’inconnu obscurci et railleur
Embobine la tentation de délivrance.
Temps ! Tes vrais sanglots trébuchent avec le remord,
Tandis que le chaste hyménée n’avait de port
Que sur la fièvre que le père fraternise.
Pourquoi, temps ! Fécondateur de mortalité,
De la détresse des voyageurs entêtés,
Laisses-tu gémir l’espoir dont l’aile agonise ?
Temps ! Est-ce vérité de trembler la vigueur ?
Est-ce gloire d’étrangler l’âme du sauveur ?
Sur sa tombe jaillit le cri de la jeunesse,
Cri retentissant pour cerner l’éblouissement,
Et la tristesse étoilée songe doucement
A l’amour condamné, la cendre de caresses.
Vérité ! Vérité ! Le vent soulève l’air,
Désolé de finir l’usure de l’éclair,
O vérité ! Lorsque tes empreintes célestes
Séduisent la fatigue des yeux, et ton fer
Enchaîne le cheminement doré du vers,
Ton soleil luit et angoisse nos cœurs modestes.
Et voilà que le souffle du déclin suspend
Ma puissance, devant le secret que reprend
La flamme de ma vie, oui cette flamme aimée ;
Et tout un univers, dans la brume du soir
Reste solitaire, par la perte d’espoir
Que mon père agite en mon âme abîmée.
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